C’est du début de l’âge de bronze que dateraient les enceintes fortifiées en pierres sèches, édifiées principalement sur les points culminants bordant les vallées. La plus importante, celle de la Roche-Libère, domine Terrasson ; il en existe de semblables au Poujoulou, sur les hauteurs de Condat, à gauche et à droite du confluent de Coly. Une autre fortification du même genre fut établie sur l’éperon rocheux dominant les plaines du Coly, à hauteur du pont de Bouch.
Le VIII<sup>è</sup> siècle, vit la lutte entre Pépin le Bref, désireux de s’assurer la vassalité de l’Aquitaine, et Waïfre, duc d’Aquitaine, qui essaye par tous les moyens, ruses, guerre, diplomatie, tactique de la terre brulée, argent même, de préserver l’indépendance de la province. De 760 à 768, les campagnes de Pépin furent nombreuses : Il en fallut neuf pour venir à bout du particularisme local.
Il dut conquérir beaucoup de rochers et de cavernes ; il semblerait que certains de ces rocs escarpés ont conservé jusqu’à nos jours le nom du héros de l’indépendance de l’Aquitaine. Ainsi dans notre vallée du Coly, sur les hauteurs au Nord de Condat, en face du pont de bouch, les rochers du « Gayfier » nom roman du Duc d’Aquitaine Waïfre furent sûrement le théâtre de ces assauts. Les vestiges d’une fortification défensive y sont encore visibles, révélant l’enceinte d’un camp retranché, barré sur 20 mètres par un fossé assez apparent, de 4 mètres de large, sauf au Nord où un escarpement presque à pic rendait toute attaque impossible. On y aurait trouvé des fragments d’urnes cinéraires.
Le 2 juin 768, Waïfre est trahi et tué par l’un des siens, probablement dans la Sylva Éedobola (la forêt de la Double), en Périgord. On ne s’étonnera pas que le Périgord soit sorti exsangue d’une telle guerre. Le roi des Francs s’empare alors des bracelets d’or de Waïfre pour les suspendre à une croix, en l’église de Saint-Denis. Mais le vainqueur n’eut pas le temps de réparer tous les dommages qu’avait causé sa sauvage répression. Trois mois après il suivait le vaincu dans la tombe. Il demanda à être enterré devant la porte de l’église de Saint-Denis, le visage contre terre, pour expier, » dit l’abbé Suger ». Un fils de Waïfre, Hunald II, essayera sans succès, en 769 de ranimer le royaume d’Aquitaine.
En 781, Charlemagne enverra à Rome son fils Louis pour qu’il y fût oint «roi d’Aquitaine»: c’était reconnaître qu’il n’avait pu réduire ce pays résolument particulariste. On a dit que l’Aquitaine était alors « matée, mais non soumise ». Elle conservait son identité, tout en acceptant troupes et cadres venus du pouvoir central, par exemple les « centeniers » dont on constate l’existence dans certaines villes du Périgord : à Bersac, Allemans, Badefols de Cadouin.
C’est de cette époque aussi (IXe siècle) que date la fin du royaume carolingien d’Aquitaine, d’ou sortira le comté héréditaire de Périgord, d’abord avec la branche de Wilgrin de Périgord et d’Angoumois, puis, par mariage, avec la branche de Boson de la Marche dont le petit-fils, Aldebert, répondit : « Qui ta fait roi ? » à la question d’Hugues Capet lui demandant : « Qui ta fait comte ? ».
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